Margaux nous raconte son stage infirmier aux Urgences :

" Au cours de mon stage infirmier aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine, j’ai pu aller dans la plupart des zones que contiennent les urgences. J’ai donc pu travailler à l’IOA (accueil des urgences), en boxes, au déchocage et dans les deux zones de surveillance.

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Mon poste préféré était celui de l’accueil car, à défaut de faire beaucoup de gestes techniques, on peut voir un panel de patients différents avec des pathologies différentes, auxquels on doit rapidement s’adapter et pour lesquels il faut trouver la meilleure solution. On prenait alors ses constantes (tension, saturation, température et parfois la glycémie). Lorsque que c'était nécessaire, on faisait aussi un ECG (Électrocardiogramme) au patient (principalement lorsqu'il venait pour dyspnée ou douleur thoracique).

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Au déchocage, on recevait souvent des patients qui nécessitaient une prise en charge rapide, parfois même des patients en urgences vitales. Souvent, cette zone n’est pas très animée, car le peu de place qu’elle contient implique qu’il faut les garder pour de très grosses urgences. En revanche lorsque qu’un patient arrivait, tout allait très vite. Je restais souvent sur le côté au début pour laisser les infirmiers, médecins et aides-soignants intervenir rapidement et correctement. J’aidais lorsque les situations devenaient plus calmes (je faisais des toilettes avec les aides-soignants, emmenais les patients en radio).

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Toutefois, ces zones sont parfois les endroits où sont prescrits et donc réalisés d’autres examens. J’y ai alors réalisé quelques prises de sang (par prélèvement direct ou sur le

cathéter posé plus tôt en boxes), et ai pu assister des soins moins communs, tels qu’un lavement ou encore une ponction lombaire. J’ai trouvé la ponction lombaire très impressionnante, car le patient, bien qu’il soit sous MEOPA (Mélange équimolaire oxygène

protoxyde d’azote), un gaz analgésique de surface, souffrait énormément et les médecins ont dû le piquer 4 fois pour réussir à faire couler le liquide cérébro-spinal.
 

Durant mon stage, les différentes zones du services m’ont permis de voir différentes approches du métier d’infirmier. J’ai vécu différentes situation marquantes qui m’ont permis de beaucoup réfléchir sur le fait de s’adapter à chaque patient pour l’aider au mieux. J’ai pu constater que selon la personne que l’on a devant soi, nous devons parfois changer notre manière de s’exprimer, montrer une grande prévenance ou au contraire être plus ferme.

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Je vais d’abord citer l’exemple d'une jeune femme. Cette patiente est arrivée un début d’après-midi très nauséeuse, en pleurant. L’infirmière et le médecin (qu’elle avait appelé) suspectant qu'elle avait été violée, ont dû lui parler longuement pour la convaincre d’aller faire des examens dans un centre médico-légal afin de pouvoir porter plainte si cette suspicion se vérifiait. J’ai alors pour la première fois constaté ce phénomène dont je connaissais l’existence à savoir la culpabilité que ressentent malheureusement les victimes de violences sexuelles. Ayant dû me retrouver seule pour quelques minutes avec la patiente qui me faisait part de ses inquiétudes, je me suis efforcée de lui signifier avec la plus grande douceur possible qu’elle n’était en rien responsable de ce qui lui arrivait et que s’il y avait un coupable à son récit il ne s’agissait d’elle pour rien au monde. Je n’ai pas su quoi lui dire d’autre pour la réconforter et j’ai réalisé à quel point on peut parfois se retrouver démunis face à l’histoire des patients.

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A l’inverse donc, il a fallu parfois être plus ferme avec certains patients plus difficiles à gérer, par des remarques qui peuvent nous mettre mal à l’aise (un homme m’a par exemple fait des avances peu correctes durant un examen), par des insultes (d’un homme ivre qui ne comprenait pas pourquoi on lui refusait le fait de dormir sur le sol du hall de l’hôpital)

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La partie pratique du stage (surtout expérimentée dans les autres zones) a également été très enrichissante, et si au début, faire les gestes techniques me faisait un peu peur (j’avais très peur de me louper et d’ainsi faire mal au patient inutilement, de faire perdre du temps à l’infirmier qui m’encadrait…), je n’ai jamais refusé de les pratiquer quand je le pouvais et ce fut un réel plaisir de me voir progresser petit à petit dans leur réalisation.

Malgré la difficulté de certaines situations, j’ai beaucoup aimé évoluer durant un mois au sein de ce service dynamique, et où j’ai pu observer un vrai sens de la cohésion au sein de l’équipe de soin. "